Graphic Nuggets, On the Run(s), Vert de Gris

-1) The Grey Area

Hulk Byrne01
© Marvel Comics

Désirant lâcher la série Alpha Flight qu’il déteste de plus en plus écrire, John Byrne a fait des pieds et des mains auprès de Jim Shooter pour récupérer Hulk et a réussi à bouter Bill Mantlo et Mike Mignola hors de la place.
Tandis que les deux compères reprennent l’équipe canadienne… MégaByrne roule des mécaniques en disant qu’il va tout révolutionner, qu’il va nous montrer la vérité vraie que vingt ans de scénaristes n’ont pas compris et que vous allez voir ce que vous allez voir… Bref, son cirque habituel.
La prestation de Byrne s’avère finalement très courte puisqu’il ne produit que 6 épisodes (plus un annual et un Marvel Fanfare) mais oui, on peut dire qu’il révolutionne la série… en la saccageant totalement.

Si graphiquement, il n’y a rien à redire, au niveau du scénario Mégabyrne est adepte de la truelle qu’il manie avec une hystérie fiévreuse.
Il s’en passe plus en 6 épisodes que durant les 20 années précédentes: séparation de Hulk et de Bruce Banner, création des Hulkbusters, mort d’un des membres de cette équipe, mariage soudain de Bruce et Betty, dépression du général Ross…
On ne s’ennuie certes pas mais Mégabyrne jette toute la psychologie des personnages par la fenêtre, chacun semble prêt à sauter à la gorge des autres sans raison et la série semble changer de direction tous les mois.

Et puis… Et puis Mégabyrne claque la porte en laissant un beau bordel derrière lui afin d’aller s’occuper de Superman.
C’est alors la panique dans l’éditorial Marvel.
Est-ce que le géant vert n’a plus les faveurs des scénaristes? A moins qu’ils se ne soient pris peur devant l’ampleur du chantier de reconstruction qui les attend?
Toujours est-il que personne ne veut reprendre la série.
En désespoir de cause, Shooter la confie à l’un de ses hommes de confiance dont il sait que le talent n’est pas le plus grand mais qui est capable de rendre son travail dans les temps.
Cet homme des derniers recours ce n’est pas Vince Colletta mais Al Milgrom qui reprend à la fois le scénario et le dessin.

Hulk anniversary
© Marvel Comics

Reste que dans l’esprit de Milgrom, c’est clair, il n’est là que pour dépanner et il ne compte pas s’attarder sur la série outre-mesure.
Il reste en tout et pour tout 19 épisodes durant lesquels il fera de son mieux mais ne réussira ni à trouver son ton propre ni à faire le ménage derrière Mégabyrne.
Pire, ses idées viendront ajouter au bordel ambiant avec la réunification ratée de Hulk et Banner (le premier se retrouvant avec le visage du second sur son torse), la mort du général Ross, la transformation de Rick Jones en un nouveau Hulk vert…
Seule véritable idée qui s’avèrera finalement porteuse, Milgrom décide de revenir à la dimension plus horrifique des premiers épisodes en refaisant de Banner un Hulk gris, se transformant la nuit, un être intelligent mais assez malveillant.

Fourbu, Milgrom quitte finalement la série après un dernier épisode dessiné par un petit canadien transfuge de DC, qui vient de se faire remarquer sur Infinity Inc et Batman: Year 2 de par l’étrangeté de son graphisme et qui va faire un petit bout de chemin avec le géant gris: Todd McFarlane.
Sauf que cette nouvelle couche de portnawak laisse l’éditorial dans une panade encore plus monstrueuse qu’auparavant.

La série ne semblant toujours pas trouver preneur, l’editor Bob Harras commence à se dire que la seconde série historique de Marvel risque bien de se terminer là.
Et c’est là, qu’un scénariste encore assez novice va rentrer en scène, sauver la série, en faire un hit et trouver là le terreau pour développer son talent: Peter David.

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