Assistant Editors' Month, Graphic Nuggets, Marvel Extravaganza

Alpha Flight 6 (John Byrne)

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©Marvel Comics

En 1983-84, John Byrne est alors LA superstar de Marvel mais commence aussi à montrer des signes d’une mégalomanie de plus en plus galopante.

Propulsé en orbite grâce à sa collaboration mythique avec Chris Claremont sur Uncanny X-Men, il quitte la série suite aux conflits créatifs qui l’opposent à son scénariste.
Jim Shooter réussit à garder son poulain dans son écurie en lui confiant le scénario et le dessin de la 1ère série Marvel, au sens historique du terme, Fantastic Four.
Malin, il en profite aussi pour lancer une autre série sur le seul nom de Byrne et mettant en scène des créations de ce dernier,  l’équipe canadienne d’Alpha Flight.

Lors que survient l’Assistant Editors’ Month, il apparaît bien vite que Byrne est l’un des plus réfractaire à cette opération, trouvant l’opération idiote, n’ayant tout simplement pas envie de faire une pause dans ses intrigues en cours ou, connaissant ses démêlés avec Shooter, ayant juste envie de se prendre le bec avec son boss.
Les deux comics alors écrits et dessinés par John Byrne ne sont donc impactés que de façon très minimale par notre Assistant Editors’ Month et « Grosse Byrne » va en profiter pour faire connaître son désaccord tout en faisant montre d’un égo en cours d’inflation.

Symptomatique du bordel ambiant autour de cette opération, la couverture ne porte pas le timbre spécifique mais ce dernier apparaît sur la première page au-dessus des crédits.
Je ne reviendrais pas sur les détails de l’histoire de cet épisode, mythique pour qui a lu Strange 185 dans son enfance, excepté pour signaler que ce qui fait la singularité de ce numéro est justement ce qui porte la marque de notre opération.

N’ayant pas trop envie de se fouler et afin de se payer quelque peu la tête de Shooter, John Byrne va trouver une solution qui va décontenancer le lectorat américain puisque 6 pages n’auront… aucun dessin!!!

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©Marvel Comics

Outre son originalité, cette idée démontre aussi un certain cynisme puisqu’elle permet aussi à l’artiste de dessiner 6 pages de moins tout en touchant l’intégralité de son salaire.
Mais comment cela a-t-il pu venir à l’esprit de Byrne?

Et bien, le véritable géniteur de cette idée est en fait… Frank Miller.
Ce dernier, du temps où il dessinait Daredevil avait confié à John Byrne son désir de faire un jour un numéro intégralement dessiné du point de vue du super-héros aveugle tout en cases noires.
Si Miller ne mis jamais cette trouvaille en pratique, l’idée resta dans la tête de Byrne qui l’utilisa pour l’un des multiples gags du magazine What If 34 avant de se décider à la recycler pour son Alpha Flight.

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©Marvel Comics

L’ironie est qu’en voulant troller son editor-in-chief, John Byrne réussit à produire un résultat qui dépasse les espérances et acquiert une véritable valeur artistique.
Ainsi, dans un double langage méta-textuel, il dissimule le combat d’Harfang dans une tempête de neige et s’en sort par une pirouette habile puisque les pages blanches retranscrivent à la fois le snowblind du titre, la tempête de neige masque le combat…. et l’absence de l’éditor qui n’est pas là pour superviser la production du comic book (les planches concernées prenant l’aspect d’une maquette inachevée).

Bref, John Byrne démontre ici tout sa malignité et réalise un coup de maitre tout en narguant son monde.

snowblind2
©Marvel Comics

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