2099: The World of Tomorrow (of Yesterday), Graphic Nuggets, Marvel Extravaganza

(Not so) Real Wild Child (Ravage 2099)

Ravage cover 1
©Marvel Comics

Pitch: « Paul-Phillip Ravage, directeur d’Eco (la division d’Alchemax en lutte contre les pollueurs), se retrouve accusé d’un crime qu’il n’a pas commis et doit mener de front le combat contres ses ex-employeurs et contre l’infâââââme Deathstryk et son armée de mutroïdes. »

Voici donc la fameuse série de notre ami le Cyberdentier ayant mené au lancement de l’univers 2099 et c’est…….. totalement naze !!!
Mais avec le recul et au XXème degré la lecture de cette série a le charme des nanards absolus, le genre où l’on balance entre l’incrédulité et le fou-rire face à l’aveuglement des auteurs.

Déjà, si la série débute sur un postulat écologique, probablement un apport de John Byrne qui était assez obsédé par la question à l’époque (voir ses Namor), cet aspect est tellement vite évacué qu’on se demande ce que c’est venu faire là.
Ensuite, Ravage possède les « meilleures » (ahem!!) origines super-héroïques jamais vues:

Un jeune garçon arrive et dit à notre fringant héros que sa compagnie est infestée de vilains méchants pas beau qui sont pas si écolos que ça et abusent de leur pouvoir. Ravage en homme au jugement sûr, en tout cas assez sûr pour croire de but en blanc quelqu’un qu’il n’a jamais vu, s’enfuit accompagné de sa secrétaire énamourée, et prétexte à mettre en valeur le courage et la virilité de notre héros en étant la cible du moindre margoulin passant par là, et son tout nouveau sidekick.

Alors en pleine fuite et passant près d’une décharge, le fringant Ravage se dit que pour être à la hauteur des super-héros d’antan il faudrait s’équiper un chouïa et, fidèle à ses convictions écologiques, de prôner les vertus du recyclage.
Et voilà que tel un Picsou sous acide, notre cher Paul-Phillip plonge la tête la première dans les ordures et ressort dans toute sa gloire, fier de son équipement tout « neuf  »   :

  • Un joli tuyau de cuivre pour taper les méchants.
  • un couvercle de poubelle pour se protéger.
  • des jolis rouages rouillés servant de shurikens.
  • Et comme, les meilleurs super-héros ont tous leur véhicule personnel (Batmobile, Spidermobile), Stan équipe son nouveau personnage d’un véhicule encore plus grandiose…. le « camionbennemobile ».

Tout ceci étant écris avec le plus grand sérieux bien entendu.

Ravage 1
©Marvel Comics

De son côté, Paul Ryan rend une copie d’artisan honnête en mode sous-Byrne comme d’habitude.
C’est propre, c’est solide, c’est classique mais c’est aussi définitivement figé comme les statues du musée Grévin et sans folie.
Par contre, il faudra bien qu’il avoue un jour avoir beaucoup regardé du côté du Grimjack de John Ostrander et Tim Truman pour designer Ravage.
Bref, le genre de dessinateur qui devrait être cantonné aux fill-ins (même si votre serviteur aime beaucoup son run sur les Fantastiques avec Tom DeFalco. On a tous nos faiblesses).
Mais bon, on a vu des dessinateurs bien pires devenir des superstars tant à l’époque que de nos jours.

Mais notre Moumoute punk à crête ayant abusée de la DHEA et se disant que vraiment son héros mérite les meilleures attentions, continue de charger la mule et nous sort plein d’autres  idées « super cools » (ahem! bis) de son chapeau :

Eco disparait de l’histoire en un coup de cuiller à pot au profit de Deathstryk et ses mutroïdes apparus comme ça, sans qu’on sache vraiment pourquoi.
Ah si !!! Ils veulent conquérir le monde comme de bien entendu.
C’est donc une bonne raison pour les confronter à notre héros qui décide de partir les combattre sur leur île saturée de radiations (genre Fukushima puissance 1000) sans protection.

Ben oui, vous comprenez, ils veulent conquérir le monde, on va pas se soucier des radiations.
De toutes façons, au bout de quelques heures, les dites radiations dotent Ravage de la faculté d’émettre des rafales mortelles (oui oui !! Pour Stan, la radioactivité ne donne toujours pas de cancer) qui ne sont contenues que par ses jolis gants en peau de zob.
Bref, Ravage bat Deathstryk, ses anciens collègues et quelques atlantes qui passaient par là.

Ravage 2
©Marvel Comics

Devant tant de réussite, Marvel décide de congédier toute l’équipe après le 7ème épisode et renvoie l’ami perruqué polir son dentier dans sa maison de retraite.
Mais notre sympathique héros devant bien avoir quelques fans, on décide de recruter les auteurs chics et chocs de Judge Dredd et Marshall Law : Pat Mills et Tony Skinner.
Pour compléter l’équipe, on leur adjoint un dessinateur bien dans l’air du temps (comprendre du Image-like): l’illustre inconnu Grant Miehm.

On pourrait se dire que Ravage va enfin trouver un second souffle avec une telle équipe aux commandes et que le style british permettra à la série d’avoir un ton satirique semblable aux autres productions de Mills et Skinner, non?
Que nenni !!! Le premier degré semble colle à la série comme le sparadrap du Capitaine Haddock et Mills/Skinner n’y rajouteront que la seconde caractéristique de leur style:  l’ultraviolence.

Du coup, entre ce nouveau ton, disons-le tout net, bien con et un dessinateur perclus de tous les (mauvais) tics graphiques de l’époque, on se retrouve devant un résultat qui ne dépaillerait pas dans le catalogue Extreme Comics première période.
Mills et Skinner, assez peu inspirés, ne livreront que deux idées afin de secouer un peu la série.

Tout d’abord un nouveau cast, la famille assez friquée de Ravage, qui s’il aurait pu emmener la série dans des directions intéressantes tournera vite au Dynastie made in comics avec chevelures permanentées, alcools et chamailleries vicieuses d’enfants de riches mal élevés.
Pardon? L’ancien cast?
Vous pensez bien que c’est le dernier des soucis de Ravage.
Ainsi son amoureuse partira jouer les utilités pour le crossover Fall of The Hammer tandis que le jeune orphelin… ben… heu… non mais qu’est-ce que vous croyez vous?
Il a pas que ça à faire le père Ravage.
Il a un monde à sauver lui, pas comme vous bande d’oisifs qui passez votre temps à lire des comics.
Et puis bon, vous pensez réellement que la vie d’un enfant à plus de valeur que celle d’un dauphin?

Ravage3
©Marvel Comics

Pour l’autre trouvaille (Ahem! ter), il n’y a pas besoin d’aller chercher bien loin.
En cette période d’ultra-popularité (déjà!!) d’un certain griffu, les auteurs décident que les radiations continuent de faire évoluer Ravage jusqu’à lui permettre de devenir une espèce d’homme taureau capable de se transformer à volonté.
Cette nouvelle condition, couplée à la volonté de coller à la thématique écologique de la série, fera de notre cher ami une sorte de Batman-Wolverine protecteur de nos amis les n’animaux.

Paul-Phillip mène dorénavant son entreprise le jour tout en pleurant sur le sort des petits n’animaux avant de se métamorphoser à la nuit tombée en un Paul Watson encore plus poilu pour aller éventrer ces vilains humains qui ne font rien d’autre que de faire du mal à nos compagnons mammifères, picidés et autres dans des aventures qui fleurent bon la finesse et qui se résument à: BASTON!!!!
Tue!! Tue!! Tue!!! Massacre!!! Eborgne!! Arrache!!! Boum!! Tchak tchak tchak!!! Arrrrgh!!! Oooh un lapin!!! Mignon!!! Attaque!! Eviscère!!! Budda Budda Budda!!! Sang!!! Tripes!!!

Ravage cover 2
©Marvel Comics

La série passant d’un Charybde has-been en Scylla grim n’ gritty, Semic décide d’arrêter les frais au sortir du crossover « La Chute du Marteau » et supprime la série au numéro 16 afin de la remplacer par l’itération 2099 de Ghost Rider.

Aux Etats-Unis, Ravage 2099 continua son petit bonhomme de chemin plein de sang et de nouvelles transformations encore plus couillonnes avant que Marvel ne décide d’arrêter les frais au numéro 33.
Marvel souhaitant définitivement rayer cette catastrophe des mémoires n’y va pas avec le dos de la cuiller puisque Doom 2099 fond notre héros dans une gangue d’adamantium liquide avant de le balancer dans l’espace histoire d’être bien sûr qu’aucun scénariste ne le ramènera jamais.

En gros, si vous êtes normaux, ce petit survol devrait vous suffire mais si vous êtes un peu déviant et aimez rire un bon coup devant des nanards, vous vous amuserez bien à lire cette courte série aux allures d’auberge espagnole sous crack.
Bon, maintenant il ne reste plus qu’à mettre en place une pétition pour réclamer une adaptation cinématographique de Ravage par et avec Tommy Wiseau.

Ravage4
©Marvel Comics

 

 

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