
Cet épisode de la malchanceuse et très courte série Crystar (11 épisodes) est inédit en France vu que la série fut publiée un peu n’importe comment par Lug.
Toujours dans l’esprit de convergence entre les mondes des jouets et des comic books propre aux années 80, Marvel créa cette série afin d’établir un partenariat avec un fabricant de jouets même si les retards du 1er numéro firent que beaucoup de personnes crurent que ce comic était à nouveau une adaptation du style Micronauts ou Transformers.
Crystar met en scène des guerriers à l’apparence minérale sous la plume de Mary Jo Duffy et les crayons de Bret Blevins puis de Ricardo Villamonte (dessinateur du présent épisode).
Comic book d’heroic fantasy à l’intrigue classique mais au décor original, l’histoire nous conte la confrontation entre Crystar et ses partisans contre les traitres menés par son frère Moltar.

Prenant prétexte de l’Assistant Editors’ Month, la scénariste propose ici un comic tout à la fois débile et savoureux.
Titrée, « the story they said couldn’t be done », l’histoire trouve son origine dans une anecdote amusante s’étant produite durant le développement initial de la série qui est raconté dans la dernière page de ce numéro.
Alors en phase de « pré-production », Duffy présenta à son editor, Ralph Macchio, une esquisse représentant les palais respectifs des guerriers de crystal et des hommes de lave côte à côte.
Macchio crut réellement que les deux palais étaient voisins et trouva ça complètement idiot.
Duffy, se demanda alors « et si ils étaient vraiment côte à côte » mais l’editor détesta l’idée.
Du coup, l’assistant editor, Bob Harras, et la scénariste profite de l’AEM pour ressortir ce postulat saugrenu du tiroir.
L’histoire commence encore une fois en brisant le 4ème mur et nous montre Crystar en train de poser pour le dessinateur dans le bureaux de Marvel tout en se plaignant des vicissitudes que lui fait subir la scénariste.
Celle-ci et son assistant editor, alors en plein brainstorming et un peu agacés par les geignardises de Crystar, demandent au dessinateur de l’occuper.
Villamonte s’exécute et donne un joli ballon de foot à Crystar pour se distraire.
Occupé à taper la baballe comme le premier Olivier Atton venu, le guerrier de crystal ne s’aperçoit pas qu’il est revenu dans son monde où tout continue comme dans l’épisode précédent.

Pour la suite, il convient de savoir que les deux palais se retrouvent liés ensemble suite à un rituel raté d’Ika (une alliée de Crystar), que tout ce petit monde se coure l’un après l’autre et que tout revient en ordre à la fin.
Excepté l’introduction, tout semble assez classique (voir un peu con-con) mais Duffy a un certain talent pour les dialogues, qu’elle remplit de sous-entendus sexuels assez jouissifs qui relèvent le tout et développent une atmosphère libertaire post-hippie de bon aloi.
Un numéro un peu entre deux-eaux donc (comme toute la série d’ailleurs) qui en fait une lecture d’intérêt secondaire mais tout de même très agréable.
