DC Graphic Novels, Graphic Nuggets, Trans-America-Express

Conclusion : To Wish Impossible Things

DCGN Conclusion
© DC Comics & Atari Inc.

Que reste-t-il au final de cette collection DC Graphic Novels ?

On peut dire que le bilan est plus que mitigé, en effet.
On a deux bouquins qui étaient prévus sous un format différents, un maladroitement complété pour être dans les temps (Star Raiders) et un autre très agréable (Warlords), mais aussi un chef d’oeuvre qui ne trouva pas son public (The Medusa Chain), un graphic novel qui aurait dû être le joyau de la collection et du Fourth World mais qui ne le fut pas en raison de problèmes de production mais qui s’avère pourtant être une œuvre aussi malade que passionnante (The Hunger Dogs), un bouquin au scénario osé pour l’époque mais à la partie graphique pas très ragoutante (Me and Joe Priest), un… euh… truc (Metalzoic) et un magnifique « portfolio » au scénario qui déraille avec la même grâce qu’une locomotive lancée à pleine vitesse par un conducteur bourré à la vodka au poivre polonaise (Space Clusters).
Deux bonnes œuvres, une purge et des demi-réussites graphiques ou scénaristiques; un bilan bien maigre en somme qui explique que DC arrêta bien vite les frais.

Les raisons de cet échec sont aisément compréhensibles.
Avec un budget riquiqui et un lancement fait dans la précipitation, on ne peut pas dire que cette collection partait sur des fondations solides et le crash pouvait se deviner dès le début.
Le fait de commencer avec deux produits reconditionnés à la hâte atteste de cette précipitation tout en constituant un choix dommageable qui eut bien vite fait de faire fuir les lecteurs et de brouiller l’identité de la collection.
Malgré la présence d’artistes très doués, on peut aussi regretter l’absence de profils « hots » qui auraient pu attirer le lecteur d’alors : Frank Miller, George Perez, Alan Moore…

On peut citer Jack Kirby bien évidemment, mais il ne faut pas oublier qu’à l’époque il ne rencontre plus tellement le succès qu’il a pu connaître et qu’on retient surtout des années 80 l’affaire juridique qui l’opposa à Marvel.
Cependant, entre Kirby et la perspective d’une conclusion au Fourth World, The Hunger Dogs aurait pu, aurait dû être le projet qui aurait permis à la collection de concurrencer les Marvel Graphic Novels.
Las, il n’en fut rien pour les raisons citées dans l’article consacré à cet album.

Malgré l’exception que constitue The Hunger Dogs, nous pouvons aussi citer comme raison à l’échec de cette gamme le choix de ne produire que des graphic novels mettant en scène des créations inédites et de surcroît sans rapport avec les superslips.
Certes, le choix fut osé, courageux et respectable dans sa volonté de proposer des histoires beaucoup plus proches de ce que l’on trouve sur le marché franco-belge mais ce ne fut pas la décision la plus avisée commercialement parlant face à un Marvel qui a  ménagé la chèvre et le chou.
Ainsi, Marvel a su lancer sa collection MGN en jouant sur un mélange de concepts osés, de personnages vendeurs et d’artistes stars lors de ses débuts.

Il suffit de se remémorer The Death of Captain Marvel ou God Loves, Man Kills qui réunissaient ces trois points.
Même des œuvres moins importantes ou marquantes comme Star Slammers ou New Mutants bénéficiaient d’arguments forts pour s’imposer sur le marché; Walt Simonson pour l’un et un spin-off des X-Men pour l’autre.
Forte de ces albums initiaux, la gamme MGN a pu ensuite se permettre de sortir des produits plus risqués (Starstruck ou Void Indigo), et de belles bouses aussi (Dazzler), ce qui explique sa longévité.
Alors que chez DC, on s’est précipité pour ne pas laisser la concurrence envahir le marché et on se ramassa à cause d’un manque de préparation.

Si DC avait pris un peu plus de temps, elle aurait peut-être réussi à voir ces points là et penser à produire des choses comme, disons un graphic novel de Superman par Alan Moore et Georges Perez afin de solidifier les fondations de la collection.
Cependant, et malgré cet échec, DC Comics n’est pas prête à jeter l’éponge et lança une autre collection de Graphic Novels, mieux préparée cette fois-ci et plongeant de surcroît ses racines dans l’ADN même de l’éditeur…
Mais ça ce sera l’objet de la prochaine rubrique.

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© DC Comics & Atari Inc.

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