Graphic Nuggets, Marvel Graphic Novels, Trans-America-Express

Revenge of the Living Monolith 1/2 (David Micheline / Marc Silvestri / Geof Isherwood)

X-Men 56
© Marvel Comics

Ou la revanche et la rédemption d’un scénariste (et d’un personnage).
Car même si votre serviteur est souvent très dur avec David Michelinie, ce dernier est capable d’être un très honnête artisan lorsqu’il est associé à un bon dessinateur et/ou motivé par un projet.

Comme le Marvel Graphic Novel précédent, cet album découle de la volonté d’un editor et non d’un projet proposé par un artiste, ce qui démontre un certain « laisser-aller » et renforce le caractère « auberge espagnole » de la collection.
Ainsi, comme le précise Michelinie dans l’introduction de l’album, l’idée de ce MGN est née de l’esprit de l’editor Jim Owsley (futur Christopher Priest) qui souhaitait rendre hommage aux films de monstres géants à la Godzilla, King-Kong et autres qui bercèrent son enfance :

« There was Jim Owsley – who had the concept : « I wanna do « The Monster That Trashed New-York. »
Something on a big scale like those old 50s monster movies.
And we’re gonna call it – Are you ready for this ? – « The Revenge of the Living Monolith ». »

(« Il y avait Jim Owsley – qui avait le concept: « je veux faire « Le Monstre qui ravagea New York. »
Quelque chose à grande échelle comme ces vieux films de monstres des années 50. Et nous l’appellerons – Es-tu prêt pour ça? – « La Vengeance du Monolithe Vivant ». »)

L’ensemble du staff Marvel resta dubitatif à l’exception de Michelinie qui se prit de passion pour le projet et fut le seul scénariste qui accepta de se jeter dans l’aventure avant de commencer à écrire un script justifiant cette future destruction en règle de New York.
Les dessinateurs de la compagnie montrant aussi peu d’intérêt que leurs confrères scénaristes pour ce qui paraît être une histoire bébête et sans ambition, Jim Owsley se retrouve obligé d’aller faire son marché parmi les jeunes pousses de la compagnie.
Pour le coup, il ne va pas chercher bien loin.
Owsley est alors assistant editor sur les différents titres mettant en scène Conan et se tourne vers un jeune dessinateur officiant sur le spin-off King Conan : Marc Silvestri.

Marc Silvestri

Né en Floride, Marc Silvestri découvrit les comics à la faveur d’un séjour chez un cousin collectionneur et tomba instantanément sous le charme des dessinateurs « virils » que sont John Buscema, Bernie Wrightson et Frank Frazetta.
Autodidacte et tout d’abord prof de sport, le jeune Silvestri commence dans le métier par un bref passage chez DC avant d’enfin intégrer Marvel, compagnie dont il était fan depuis le plus jeune âge.
Son dessin au trait sauvage et encore assez maladroit lui vaut de rejoindre le pôle « Conan » de la compagnie où il effectue quelques piges sur le titre éponyme avant de reprendre le poste de dessinateur de la dernière née, King Conan/Conan the King (très sympathique série d’ailleurs).

C’est donc un dessinateur inexpérimenté qui se retrouve projeté sur le devant de la scène grâce à des accointances éditoriales.
Mais Silvestri est un malin qui sait saisir la vague au bon moment (en tout cas, qui sut le faire pendant longtemps) et qui comprend bien qu’il tient avec ce Marvel Graphic Novel l’occasion de faire briller son étoile plus fortement auprès du public tout en posant enfin un pied dans le Marvel Universe et de pouvoir ensuite accéder à des séries plus prestigieuses que Conan (commercialement parlant).
Pour l’encrage, et bien que son jeune poulain eusse déjà tâté de ce travail, Owsley préfère faire appel à un encreur officiant lui aussi sur divers titres mettant en scène le célèbre cimmérien : Geof Isherwood.

Geof Isherwood

Touche à tout s’essayant autant à la peinture qu’à la sculpture ou au comic book, Isherwood fait partie de cette catégorie d’artistes dont on loue plus souvent l’encrage que le dessin.
Très influencé par tous ces encreurs qui officièrent sur les dessins « barbares » de Buscema (les Alfredo Alcala, Tony DeZuniga et autres), Isherwood est un maniaque du détail et des textures.
Ceci en fait certes un narrateur agréable mais surtout un encreur convenant parfaitement à des ambiances teintées d’heroic fantasy.
Tout aussi débutant que Silvestri, et malgré quelques fill-ins ici et là au sein du Marvel Universe, Isherwood passe la majorité des années 80 à travailler sur les divers titres hyperboréens de la compagnie que ce soit en tant qu’encreur ou que dessinateur.

Nous sommes donc bien ici en face d’un produit dicté de A à Z par l’éditorial, ce qui n’est guère surprenant de la part d’Owsley, jeune poulain formé par Jim Shooter et editor à la main lourde tenaillé par le désir d’écriture quitte à imposer ses pitchs aux scénaristes (il suffit de voir la manière dont les titres Spider-Man furent gérés sous sa houlette) avant d’enfin laisser libre cours à ses envies scénaristiques sous le nom de Christopher Priest.
Néanmoins, tous les acteurs impliqués dans le projet au concept assez « au ras des pâquerettes », avouons-le, d’Owsley vont donner le meilleur d’eux-mêmes, que cela soit par simple plaisir ou par conscience de l’occasion qu’ils ont là, afin de livrer un très très bon moment de comic book de slips mainstream.

« Fasciné par l’Egypte Ancienne et persuadé que sa famille descend des pharaons, le jeune Ahmet Abdol subit souvent les brimades de ses camarades à l’exception de la jolie Filene.
Plus tard, Abdol devient égyptologue et épouse Filene qui donne naissance à une fille, Salome.
Malheureusement, l’obsession et les thèses hérétiques d’Abdol lui valent de les perdre toutes les deux dans un drame qui voit la première manifestation de ses pouvoirs.

Il devient ainsi le Pharaon Vivant, conquérant et ennemi semi-régulier des X-Men qui tenta de conquérir le monde sans grand succès.
Mais le Pharaon prépare son retour et met en branle un plan qui pourrait bien enfin lui permettre de réaliser ses rêves.
A moins qu’il ne signe son plus grand échec ? »

Pourquoi ce scénario est-il donc devenu l’un des plus agréables blockbusters méconnus de Marvel?
La réponse… ici!!

X-Men 54
© Marvel Comics

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