Fear Iself, Graphic Nuggets

Generic Comic-Book (ou comment lire l’intégralité des univers superslipesques en 1 seul bouquin!!!)

« Without this book I wouldn’t had a career in Hollywood! »
– Kevin Feige

En ces temps de bilan de fin d’année et de question du pouvoir d’achat, nous allons vous conseiller aujourd’hui un comic book utile.
une fois que vous l’aurez en votre possession, vous pourrez revendre tous vos autres illustrés slippesque, de Tarot à Watchmen, et avec l’argent accumulé vous pourrez partir sur une île des Caraïbes afin d’attendre sereinement la fin du monde les pieds en éventails avec un Mai Tai dans une main et un cigare dans l’autre.
Et vous n’aurez même pas à regretter votre chère collection vu que vous aurez entre vos mains le comic book ultime, le….

generic comic book
©Marvel Comics

Cette BD, qui existe bel et bien et dont le personnage principal possède sa fiche dans l’encyclopédie Marvel Universe, est parue en 1984  et est le truc ultime.
Tellement ultime que personne n’ose en revendiquer la paternité et que l’origine de celui-ci semble être tombé dans les limbes… à moins que les auteurs ne furent trop intimidés par l’oeuvre avec un grand O qui changera à tout jamais la face du comic book.

En fait, c’est Steve Skeates qui fut chargé par Larry Hama et Jim Owsley d’écrire ce truc mais personne ne se souvient de qui en a eu l’idée.
Aux dessins, il semblerait que presque tous les dessinateurs de Marvel soient passés par là et nous souhaitons bonne chance à ceux qui voudront reconnaitre les cases dessinées par John Byrne ou Bob Layton.
Clairement, on rigole pas ici puisque c’est clairement annoncé comme étant produit par…

hype box
©Marvel Comics

… a writer, a drawer and an inker afin de nous conter les origines de…

superhero
©Marvel Comics

THE Super-Hero!!! Tadaaaa!!

Rigolez-pas, c’est son vrai nom.
Bon, honnêtement, c’est pas hyper-fendard à moins d’être extrêmement vicelard, les rares tentatives d’humour conscient tombant à plat.

La fatigue et un bon pur malt aideront finalement bien pour rire à la lecture de ce bouquin.
Plus que l’effet comique, c’est surtout assez fascinant puisque les auteurs réussissent réellement à toucher leur but en produisant un comic book parfaitement générique.
A la lecture de celui-ci, on est en effet tout du long parcouru par une étrange sensation qui nous fait réaliser qu’on a lu ça dans 99,9999999% des histoires de slip qu’on tombées entre nos mimines auparavant.

On a donc un benêt de service qui bien sûr est pataud, renfermé, mélancolique, portant le poids du monde sur ses épaules tout en étant affligé de drames divers qui serviront à susciter sa vocation de redresseur de torts (ici, un frère dans le coma).
On saupoudre de vilains pas beaux collègues/voisins/parents/chien du cousin du voisin de la concierge qui cherchent en permanence des noises à notre héros pour bien montrer comme le monde est crueeeeel… Vite mon rasoir, ma corde!!
On rajoute une bonne dose de soap entre notre héros et une bimbo rousse, forcément rousse, histoire de faire ban… heu… chouiner les puceaux à l’âme de midinette que sont les geeks et c’est parti!!

super peter
©Marvel Comics

Les présentations étant faites, on a plus qu’à exaucer les voeux du lectorat en dotant notre gugusse de pouvoirs par un moyen totalement… hum… « réaliste »: rayons cosmiques, bombe gamma, bestiole irradiée trainant dans le coin ou…. exposition trop longue à des jouets phosphorescents!!

superorigins1
©Marvel Comics
superorigins2
©Marvel Comics

Notre ami étant maintenant doté de capacités surhumaines, il décide de faire ce que n’importe qu’elle personne ferait, se faire de l’arge… heu défendre la veuve, l’orphelin et les petits chats coincés dans les arbres.
Du coup, il n’a plus qu’à faire un arrêt à….

supervillain
©Marvel Comics

… la boutique de super-costumes, of course.
Par la même occasion, on nous présente THE Super-Villain, le mec qui rend Doom ou Galactus incontinents et qui est inspiré par….

SimmonsWenn
©WENN

… un gus inconnu par chez nous mais culte aux USA, Richard Simmons, roi du fitness et pape des programmes télévisés visant à te délester de ton pognon tout en t’insufflant confiance en toi.
Ben ici, c’est le contraire et l’horrrrrrrible Simmons utilise son casque hypno-bidule-chais-pas-quoi pour te faire perdre tes moyens et remettre notre héros à sa juste place, celle d’un pauvre nerd frustré (pléonasme!)

Forcément, comme dans toutes les grandes histoires d’amour slippesques, la première rencontre se passe mal et notre héros se fait dans le pantalon… à moins qu’il soit pris d’impuissance face à la perspective d’un coït avec Richard Simmons, ce dont je ne peux décemment pas le blâmer.

Mais diantre!!! Vais-je ainsi rentrer chez moi tout penaud et me la mettre derrière l’oreille?
Que nenni!! Cela ne sera point, par Odin!! Je suis THE Super-Hero oui ou non?
Et revoilà notre ami qui repart au combat avec un nouveau plan afin de défaire sa némésis.
Il planque un walkman sous un très seyant casque de foot qui lui répète que « oui, tu peux le faire » et c’est réglé.

superlose
©Marvel Comics

On passe sur les dernières pages mettant en scène notre ami dans le civil et qui le remettent une fois de plus à sa place à coup de « j’ai gagné un combat mais les répercussions bousillent ma vie professionnelle/sentimentale/familiale blablabla… » et que finalement c’est bien gentil tous ces délires mais ce n’est ça pas la vrai vie.

En fait, ce comic book est un effrayant sommet de cynisme absolu pire que ce qu’est capable de faire Brian Bendis dans ses moments les plus trollesques.
C’est un gros doigt adressé au cochon de payant tout en se payant le luxe de lever le voile sur ce qu’il lit.
Clairement, on te fait comprendre que, comme pour le couscous en boîte, tu achètes la même bouse quelque soit l’emballage qu’on y foute et que les superslips sont une « littérature » pour frustrés.

Et histoire d’enfoncer le clou du foutage de gueule, la vraie raison du pourquoi du comment de la publication du comic book ultime est donnée dès la première page et sautera aux yeux de ceux qui lisent l’ours de leurs publications et qui est…

supercopyright
©Marvel Comics

…de permettre à Marvel de déposer les droits sur les termes « super-hero » et « super-villain », ce qui assure de revoir les exploits de notre nouvel ami un jour ou l’autre quand viendra le moment de renouveler les droits.

Bref, ami lecteur, tu lis de la merde et tu es l’invité d’honneur du diner de cons de l’industrie des comics.
Mais au moins, maintenant tu le sais et tu n’as plus besoin d’acheter aucun autre comic book que celui-ci.

Alors? Elle est pas belle la vie? (copyright Gaspard Proust)

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